Retour sur les exemples à connaître au sujet de la métamorphose de la Grenouille. Les transformations qui s’opèrent lors de cette métamorphoses peuvent être considérées sous deux angles différents :
Sous l’angle de l’échelle d’observation :
Des transformations d’organes : pattes, nageoire, poumons…
Des transformations de cellules, de tissu : remaniement des muscles, de l’intestin
Des transformations biochimiques : hémoglobine, cycle de l’urée, albumine…
Des transformations génétiques : reprogrammation du génome lors de la métamorphose avec action d’hormones sur la différenciation cellulaire.
Sous l’angle de la nature de la transformation (à l’échelle des tissus) :
Ce que l’on attend forcément de vous dans un tel sujet, c’est ce fameux (!) triptyque : Histolyse, histogenèse, remaniement.
Destruction d’une structure existante : HISTOLYSE.
Un bon exemple à donner est celui de la queue du têtard.
Le phénomène est sous contrôle hormonal. Grossièrement, l’action de T3/T4 aboutit à la production de collagénase par les cellules (enzyme hydrolysant le collagène des matrices extracellulaires).
L’affaire se fait en trois temps :
- 1. Action de la collagénase : le collagène est détruit, les cellules se dissocient
- 2. Apoptose : les cellules ayant perdu leurs repères, leurs voisines, se sacrifient par apoptose.
- 3. Nettoyage : les macrophages liquident l’ensemble en ingérant/digérant les corps apoptotiques résiduels laissés sur place.
Création d’une structure nouvelle : HISTOGENÉSE.
Ici, l’exemple est également très facile : la formation des pattes. Une patte, c’est essentiellement de l’os et du muscle : on pourra alors décliner ce que l’on sait sur la mise en place et la croissance du tissu osseux, ainsi que sur la différenciation des cellules musculaires.
Modification d’une structure existante : REMANIEMENT.
On pourra parler de la transformation de l’intestin qui accompagne le changement de régime de l’animal (têtard herbi/omnivore et grenouille carnivore).
Dans l’intestin de têtard, sous l’épithélium (voir illustration ci-dessus) des massifs de cellules souches (= cellules intersticielles) sont en quelque sorte tapies en embuscade.
Intervient alors le double mécanisme de prolifération à partir de ces cellules intersticielles à caractère embryonnaire et d’apoptose des cellules de l’ancien épithélium qui sont ensuite évacuées par voie digestive.
crapaud
/ 4 avril 2014c’est tellement intéressant .. et tellement clair que ça se lit comme boire de l’eau à la source…. tu es LE professeur…
Signé d’un amour éternel