Géoïde et Ellipsoïde

GravitéUn vrai casse-tête pour certains d’entre vous. Je vous propose une petite mise au point.

J’ai repris, pour faire cet exposé, des éléments de l’exposé de Olivier Dequincey et Frédéric Chambat sur le site PlanetTerre.

Pesanteur et gravimétrie

La gravimétrie est ce qui permet de connaître la valeur de la pesanteur.

Comment connaître la valeur de la pesanteur en un point donné de la planète ? Il n’y a que deux manières de faire : soit tenter de prévoir la valeur, de la calculer, soit d’aller sur place pour la mesurer avec un gravimètre.

Valeur théorique et valeur mesurée

1. La forme théorique de la Terre. On peut assimiler au premier ordre la forme de la Terre à celle d’un ellipsoïde de révolution : une sphère légèrement aplatie aux pôles (d’un facteur 1/300, ce qui est fort peu). Cet ellipsoïde est parfaitement lisse ; ses masses internes sont réparties de façon homogène et il n’a aucun relief. A partir de ce modèle, on peut calculer une valeur théorique de la pesanteur en tout point donné de la Terre.

2. La mesure de la pesanteur se fait avec un gravimètre. Un exemple simple est le gravimètre à ressort. Un ressort de raideur k connue suspend une masse m connue ; l’équilibre est atteint lorsque la force de rappel du ressort est égale à mg, ce qui permet de déduire g.

Que résulte-t-il de la comparaison entre valeur théorique et valeur mesurée ?

Corrections de la valeur mesurée

Comme la Terre n’est pas un ellipsoïde lisse, la différence n’est évidemment pas nulle entre la prédiction de la valeur théorique et la mesure de la valeur réelle ! Il y a des creux et des bosses, il y a des variations latérales de densité… Si l’on veut comparer, il faut comparer ce qui est comparable. Nous devons corriger la valeur mesurée pour la ramener à celle d’une Terre débarrassée de ses reliefs et irrégularités.

Les corrections à faire sont de trois ordres : premièrement, l’altitude modifie la valeur de la pesanteur en modifiant l’éloignement au centre de gravité de la Terre ; deuxièmement, la masse de roche comprise entre l’altitude h et l’altitude 0 exerce une pesanteur supplémentaire par rapport à l’ellipsoïde ; troisièmement, les reliefs environnants affectent la valeur de la pesanteur en un point.

L’altitude

Pour corriger l’effet de l’altitude, on se replace par le calcul sur un ellipsoïde de référence d’altitude égale à 0. On parle de correction à l’air libre. Elle tient compte de l’altitude h à laquelle a été effectuée la mesure.

La masse des reliefs

Pour corriger l’effet de masse d’un relief, on enlève par le calcul la masse de roche comprise entre l’altitude h et l’altitude 0. On parle de correction de plateau. Elle dépend de l’altitude h et de la masse volumique ρ de la roche (connue ou estimée).

La masse des reliefs environnants

De manière plus complète, on peut effectuer une correction de topographie qui prend en compte les reliefs à proximité du point de mesure.

On appelle correction de Bouguer (1698-1758) la prise en compte de ces 3 corrections.

Nous pouvons à présent comparer la valeur mesurée maintenant corrigée avec la valeur théorique de l’ellipsoïde lisse. Comme on a gommé toutes les causes « en surface » de différence, tout écart entre les deux valeurs porte une information sur les écarts entre répartition réelle et répartition théorique des masses en profondeur.

Anomalie gravimétrique

On appelle anomalie la différence entre une valeur mesurée corrigée et sa valeur « théorique ». Anomalie = valeur mesurée corrigée – valeur théorique

Ainsi, une anomalie nulle (valeur corrigée = valeur théorique) indique que le modèle de l’ellipsoïde rend bien compte des observations, du moins au(x) point(s) de mesure considéré(s).

Une anomalie négative (valeur corrigée < valeur théorique) indique que la pesanteur est plus faible que ce que prévoit le modèle (ça « attire » moins que prévu), il y a donc un déficit de masse « local » par rapport à l’ellipsoïde. Donc probablement une zone de densité amoindrie en profondeur.

Une anomalie positive (valeur corrigée > valeur théorique) indique que la pesanteur est plus forte que ce que prévoit le modèle (ça « attire » plus que prévu), il y a donc un excès de masse « local » par rapport à l’ellipsoïde. Donc probablement une zone de densité augmentée en profondeur.

Géoïde et géodésie

Géoïdes

La géodésie est l’étude de la forme de la Terre.

Comme la valeur de la pesanteur s’écarte de la valeur théorique avec la latitude et la longitude, c’est que la surface équipotentielle de la Terre s’éloigne de l’ellipsoïde. Cette surface équipotentielle réelle de la Terre s’appelle le Géoïde. Le géoïde, dans les océans, coïncide avec le niveau de la mer et est obtenu par altimétrie satellitaire. Dans les continents, on le calcule en intégrant les informations de variation des orbites de satellites. Le géoïde est la surface d’altitude h=0 de la Terre.

Ordres de grandeur

Mégascope

Quelques ordres de grandeur.

Il est important de savoir jongler avec ça ; pour ne pas dire de bêtises, pour évaluer des volumes, des distances, des durées, etc…

0,1 nm : c’est ce qu’on appelle l’Angström. C’est le diamètre d’un atome d’H, en gros (j’aime bien dire “en gros”, pour un atome d’hydrogène…).

1 nm : les petites molécules, le glycérol, les trioses…

10 nm : une membrane plasmique a 7,5 nm d’épaisseur, idem, donc pour les protéines transmembranaires.

100 nm : les ribosomes font environ 30 nm… une citerne de reticulum fait 100 nm d’épaisseur, les particules virales font environ 100 nm.

1 μm : C’est la limite de ce que l’on commence à pouvoir distinguer avec un microscope optique. Une mitochondrie, une bactérie font entre 1 et 5 μm, l’appareil de Golgi également. Une tête de spermatozoïde fait 5 μm environ…

10 μm : c’est le domaine des cellules animales. Un globule rouge = 7 μm ; un lymphocyte = 10 μm. Un capillaire fait 10 à 15 µm de diamètre.

100 μm : c’est l’ordre de grandeur des cellules végétales. C’est le diamètre d’un cheveu, d’une artériole importante, ou d’une artère un peu fine. Les protozoaires font environ 100 μm.

Pour faire simple, on pourra retenir ce qui suit :

virus : 0,1 μm

bactérie : 1 μm

cellule animale :10 μm

cellule végétale : 100 μm

Activité électrique des cellules cardiaques

Cellules CardiaquesJ’ai reçu plusieurs questions concernant les potentiels membranaires des cellules cardiaques, nodales et non-nodales. Il y a pas mal d’embrouilles, semble-t-il.

Alors on reprend.

Les deux types d’activité

DANS LE TISSU NODAL : des potentiels automatiques, avec un looooooong potentiel pace-maker une phase rapide de dépolarisation et une repolarisation pas très rapide. Le tout dure environ 300 ms. Ces potentiels sont produits automatiquement, spontanément, à raison de un toutes les 300 ms.

DANS LE TISSU NON-NODAL : des potentiels d’action avec phase rapide de dépolarisation puis un loooooooong plateau causé par des canaux Ca. Puis repolarisation. Le tout dure environ 300 ms également. Ces potentiels à plateau calcique sont produits sous l’effet de la stimulation par les cellules nodales, et donc toutes les 300 ms aussi.

Donc : le tissu nodal génère un rythme, grâce à son activité automatique. Grace aux jonctions GAP, les potentiels sont transmis à toutes les cellules cardiaques (y compris les non-nodales). Le tissu nodal impose donc son rythme à la totalité du tissu cardiaque. Comme les cellules non-nodales ont ces fichus canaux à Ca à fonctionnement lent, ils présentent un plateau calcique, ils n’y peuvent rien, c’est comme ça.

Le fonctionnement du potentiel Pace-maker

Alors… tout d’abord, rappelons que ce potentiel est presque pareil qu’un potentiel d’action normal d’une cellule nerveuse ou musculaire normale.

Ainsi, la phase du pic de potentiel puis de repolarisation et enfin d’hyperpolarisation est exactement la même que pour un neurone : canaux Na sensible à la tension, canaux K sensibles à la tension. Tout ça c’est PAREIL.

La différence est dans le début du potentiel, son déclenchement. Il y a dans le tissu nodal ce potentiel-systématique-en-pente-douce-qui-grimpe-progressivement-même-si-on-ne-stimule-pas : c’est ça qu’on appelle le potentiel pace-maker. 

LE POTENTIEL PACE-MAKER :

1. Il ne peut pas être dû à des canaux à ouverture fixe, sinon, il y aurait un potentiel fixe ! Toc ! Ce sont donc des canaux qui s’ouvrent ou se ferment progressivement.

2. Il y a deux populations de canaux qui font ça, et ce sont deux populations originales qui n’ont rien à voir avec les canaux Na et K sensibles à la tension « normaux » du potentiel d’action.

(a) : des canaux K qui ne sont donc pas du tout les mêmes que les canaux K sensibles à la tension. Ces canaux sont au début TOUS OUVERTS, mais ils se ferment petit à petit, spontanément, comme ça, ce sont des cons ! Ils ne peuvent pas s’en empêcher ! De vrais crétins ! Au début ils sont tous ouverts, puis il y en a un qui se ferme, puis un autre, un troisième, petit à petit, au hasard, mais de façon irréversible… ce qui fait que la population de canaux ouverts diminue. Comme ce sont des canaux K, (pensons à notre règle de barycentre…) leur fermeture progressive fait peu à peu monter le potentiel membranaire.

(b) : des canaux de fuite pas très spécifiques (Na et Ca, mais surtout Na) qui sont également une nouvelle population qui n’a rien à voir avec les précédents. Eux, ils sont au début TOUS FERMÉS… mais il s’ouvrent, sans prévenir, comme ça, chacun dans son coin, petit à petit. Eux aussi, de vrais abrutis ! On n’y peut rien, ces cons là s’ouvrent… un, puis deux, puis trois… et bientôt toute la population. Comme ce sont des canaux plutôt Na, leur ouverture progressive fait monter le potentiel de membrane.

Nous avons donc deux populations de canaux (genre Lapins crétins…) dont le comportement lamentable et stupide provoque la même chose : une grimpée du potentiel.

Le potentiel finit alors par atteindre le SOCNa (le Seuil d’Ouverture des Canaux Na), ce qui déclenche naturellement le processus habituel du potentiel d’action habituel, et on a donc un potentiel d’action habituel.

Et là, miracle ! Ce potentiel d’action se termine par une phase d’hyperpolarisation et de REMISE À ZÉRO de nos Canaux Crétins. A cause du potentiel d’action qui vient de se produire, les canaux-crétins à K s’ouvrent tous. Les canaux-crétins à Na et Ca se ferment tous.

Mais comme ce sont des canaux-crétins, toute l’histoire recommence, le cycle reprend :

Potentiel Pace-maker —> SOCNa —> Potentiel d’action —> Hyperpolarisation et REMISE À ZÉRO des canaux crétins —> Potentiel Pace-maker —> SOCNa —> etc., etc.

AU TOTAL : il y a 4 populations de canaux dans les membranes des cellules NODALES : 

(i) une population de Canaux Na sensibles à la tension, responsable du pic de potentiel ; comme dans un neurone.

(ii) une population de Canaux K sensibles à la tension, responsable de l’hyperpolarisation ; comme dans un neurone.

(iii) une population de Canaux-crétins, canaux de fuite à Na et Ca, initialement fermés qui s’ouvrent peu à peu ; co-responsables du pace-maker, c’est une originalité du tissu nodal.

(iv) une population de Canaux- crétins à K, initialement ouverts qui se ferment peu à peu ; co-responsables du pace-maker, c’est une originalité du tissu nodal.

 

Traduction, information et énergie – Pour ne pas se gourer : du GTP

Ribosome Traduction

Quelques mots sur la traduction ; Représenter la traduction dans son ensemble est difficile. Il y a plein d’acteurs compliqués dont finalement vous avez plutôt du mal à savoir à quoi ils servent.

Je vous propose ici une lecture simplifiée, mais déjà bien compliquée, des phases d’élongation de cette traduction. Cette présentation permet d’être replacée dans de nombreux exposés assez différents, sur des thèmes assez éloignés. C’est donc une SUPERSTAR de votre cours : ce schéma est utilisable dans de nombreux sujets. Sur l’énergie, sur l’information, sur l’info-génétique, sur l’expression génétique, sur la polymérisation.

Ce que l’on représente :

Le « ballet » des aminoacyl-ARNt, des ARNt et du polypeptide en élongation // L’ARNm et ses codons (symbolisés par un numéro d’ordre : n, n+1, n+2…) // Le ribosome, ses deux sous-unités, ses trois « loges » : E, P, A // Les deux facteurs d’élongation EF-Tu et EF-G liés à du GTP ou à du GDP.

Et c’est tout !

Polymérisation et énergie

Trois dépenses énergétiques sont à signaler :

La formation de la liaison peptique exploite l’énergie libérée par la rupture de la liaison entre l’aa terminal de la chaîne en élongation et l’ARNt. Cette liaison à haut potentiel avait été constituée par un jeu de phosphorylations et transferts, avec entre autres l’amino-acyl-ARNt-synthétase. Il avait fallu consommer 2 « équivalents ATP ».

Les deux hydrolyses de GTP liées au fonctionnement de EF-Tu et EF-G

Cela nous fait 4 « équivalents ATP » par liaison peptique : Fabriquer une protéine coûte cher. Et c’est normal : fabriquer un polymère séquencé coûte forcément cher : il faut dépenser de l’énergie pour faire la liaison, mais il faut aussi dépenser de l’énergie pour ne pas se gourer ! La séquence a de l’importance ! Faut pas être Einstein pour polymériser de l’amidon : un crétin y arriverait très bien. Il faut être beaucoup plus malin pour polymériser une protéine précise sans erreur.

Information et énergie

Ces deux hydrolyses de GTP n’ont pas de fonction directement « énergétique » dans la polymérisation. Elles jouent en revanche un rôle informationnel :

EF-Tu-GTP permet l’installation de l’aa-ARNt dans le site A, mais empêche la formation de la liaison peptidique (remarquez sur le schéma que l’ARNm est « coudé » et qu’ainsi les 2 aa ne sont pas proches l’un de l’autre). Cela laisse le temps à l’ajustement de l’aa-ARNt ; si l’ajustement est mauvais, il est éjecté. Après l’hydrolyse du GTP en GDP, EF-Tu-GDP change très fortement de conformation et quitte le ribosome : la liaison peptique peut se faire.

L’intérêt est énorme : Cette hydrolyse de GTP introduit de l’irréversibilité dans la séquence « Adéquation codon-anticodon PUIS liaison peptique », et c’est fondamental. Lorsque vous traduisez un texte étranger, vous cherchez d’abord « le bon mot en français » et ENSUITE vous l’inscrivez sur votre feuille. Ici, le système cherche d’abord « le bon mot » (l’aa-ARNt correct) et ENSUITE l’inscrit dans la chaîne (réalise la liaison peptidique).

EF-G-GTP permet de décaler les aa-ARNt des deux sites P et A vers les sites E et P. La grande sous unité se trouve « décalée » par rapport à la petite. Puis hydrolyse de GTP. Puis, EF-G-GDP se décroche et alors la petite sous unité se décale. Le système est maintenant en position pour traiter les codons n+1 et n+2. De la même manière, cette hydrolyse de GTP permet de mettre de l’irréversibilité dans la séquence Clic – Clac : Clic = cisaillement dans un sens (dextre sur le dessin) ; Clac = cisaillement dans l’autre sens (sénestre sur le dessin). Si la séquence se faisait dans l’autre sens, le système passerait du codon n au codon n-1.

L’intérêt est ici aussi énorme : lorsque vous traduisez un texte étranger, vous traduisez généralement « dans l’ordre » et non pas à rebours en commençant par la fin. C’est ce que fait toujours le ribosome : il « lit » et « traduit » toujours le codon n avant le codon n+1 et après le codon n-1.

Les deux hydrolyses de GTP ont donc pour fonction de transférer CORRECTEMENT l’information. Et ça, ça coûte de l’énergie. Après tout, conserver une information, ça contribue à maintenir une entropie basse : ça coûte de l’énergie, le second principe de la thermodynamique est à l’œuvre ici aussi.

 

Protéines G

Ce qui précède vous a certainement fait penser aux protéines G. Et bien EF-Tu et EF-G SONT des protéines G !

Les protéines G que vous avez vues dans les membranes sont trimériques, on les appelle Protéines G Trimériques.

EF-Tu et EF-G ne le sont pas : on les appelle Petites Protéines G.

Que dire, que faire avec le Bourgeon Caudal ?

BourgeonCaudal

 

Voir également ce document .pdf, qui est visible aussi sur la page « Compléments »

Comment dessiner.

C’est difficile à dessiner, un Bourgeon Caudal. L’idéal serait la 3D, mais la 3D, c’est très difficile, et ça peut rendre une impression catastrophique. A EVITER !

Il vaut bien mieux faire deux dessins en 2D, une COUPE TRANSVERSALE et une COUPE SAGITTALE. Problème : ça ne permet pas de montrer la métamérie des somites. Qu’à cela ne tienne ! On s’en fiche ! On n’est pas OBLIGÉS de le dessiner. On a le droit de l’ÉCRIRE ! Alors on écrit juste que les somites sont métamérisés et que les lames latérales ne le sont pas.

 

Que raconter : 

Lorsqu’on en est au stade bourgeon caudal, l’essentiel du développement est achevé :

– Les axes et les symétries sont en place (depuis la Blastula : un bilatérien)

– Les trois feuillets embryonnaires sont en place (depuis la Gastrula : un triblastique)

– Le plan d’organisation est en place (depuis la Neurulation : un épineurien, un chordé)

– Les grands systèmes, enfin, se mettent en place au Bourgeon Caudal : le système nerveux (encéphale et moelle épinière), le squelette axial (crâne, vertèbres), le système circulatoire (individualisation du cœur), les systèmes digestif et respiratoire, etc… etc…

Il ne reste plus maintenant (mais ce n’est pas rien, évidemment) qu’à réaliser l’ORGANOGENÈSE. Et là, vous devez savoir présenter les grands axes de devenir des différents composants du bourgeon caudal. Et si le sujet s’y prête, vous devez entrer dans les détails avec l’exemple de la mise en place du membre chiridien.

La dissémination des êtres vivants

Pissenlit

 

Vous avez été nombreux à vous (me) poser des questions sur la dissémination ; ou plutôt sur l’éventualité d’un sujet sur la dissémination. Bonne question, beau sujet… pourquoi pas ! Ça vaut le coup d’y réfléchir.

Une première remarque cependant : je ne crois pas trop à un sujet qui s’intitulerait «La dissémination». C’est un peu sec ; un peu difficile, aussi. En revanche, un sujet du type «Reproduction sexuée et dissémination» ou «Reproduction et dissémination», c’est autre chose. Beau sujet tout à fait imaginable, et parfaitement faisable.

Quelques éléments de définition d’abord.

Ces définitions ne sont pas forcément partagées par tous. Il est donc impératif que vous annonciez dans vos introductions les définitions qui gouvernent votre exposé.

Dissémination :

Moyen par lequel une espèce parvient à modifier sa répartition géographique. La dissémination pourra ainsi faire migrer une population mais surtout faire s’installer de nouvelles colonies de la population, voire augmenter l’extension géographique de la population.

Dispersion :

Moyen par lequel une collection d’objets est éparpillée dans l’espace. Ainsi, la dissémination d’une espèce pourra se faire grâce à la dispersion de graines, de boutures, de marcottes… Mais la dispersion d’un objet biologique (des spermatozoïdes de Mammifère, par exemple, ou bien des grains de pollen) ne représente pas forcément un moyen de dissémination de l’espèce. Tout MOUVEMENT n’est pas forcément de la dissémination.

 La dissémination permet donc de : 

– augmenter la répartition géographique

– adapter la répartition géographique d’une espèce à des conditions changeantes.

– coloniser de nouveaux espaces : par exemple colonisation d’une île volcanique vierge, ou colonisation d’un espace récemment incendié…

– contribuer à la compétition interspécifique : les espèces invasives sont des «championnes locales» de la dissémination.

 La dissémination se fait au moyen de :

– migration individuelle des individus (animaux «migrateurs»)

– larves ou jeunes «mobiles» dans le cas d’espèces fixées : larves planula des coraux ; larves mobiles des huîtres… etc…

– des graines ou des fruits : C’EST UN GROS ASPECT DU SUJET : les samares, les aigrettes, les crochets, les fruits charnus, les projections de graines, etc…

– des spores : spores des champignons, spores des fougères.

– des organes végétatifs spécialisés : boutures, marcottes, etc… Les gemmules des Spongilles.

La dissémination est souvent associée à des phénomènes de multiplication (mais pas toujours…).

Certaines dispersions ne font pas de dissémination.

En effet, pour qu’il y ait dissémination, il faut produire (au moins) un nouvel individu qui s’installe «ailleurs» qui parte vivre «loin» de ses parents. Sinon il n’y a pas de dissémination.

Lorsque des spermatozoïdes nagent dans un vagin, un utérus, des trompes de Fallope, ils voyagent ! C’est indéniable ! Mais ce n’est en aucune manière de la dissémination. Les spermatozoïdes ne transportent aucun nouvel individu. Certes, il peut résulter de ce «voyage» un nouvel individu. Mais ce nouvel individu est dans le ventre de sa mère ! Il n’est en aucune manière parti «ailleurs». Donc, le spermatozoïde illustre bien la notion de mouvement, mais pas du tout la notion de dissémination.

De même le grain de pollen. Ce grain de pollen effectue bien un voyage parfois très long : c’est donc bien du mouvement, c’est donc bien de la dispersion de pollen. Mais une fois qu’il est «arrivé», cela fera peut-être une double fécondation et ensuite une (plusieurs) graine(s) contenue(s) dans un fruit. Et ce fruit est sur la plante mère : il n’y a pas la moindre dissémination. ENSUITE, ensuite seulement, si le fruit voyage, si la graine voyage, alors il y aura bien dissémination.

Quelques petits cas peuvent être discutés :

Chez un Oursin, ou un corail, ou un poisson, les gamètes sont libérés dans l’eau et migrent dans l’eau. Et évidemment, non, non, non, le voyage des spermato, ce n’est pas de la dissémination et, non, non, non, la dérive de ce gros patapouf d’ovule n’est pas de la dissémination… certes, mais une fois réalisée la fécondation, on a bien un nouvel individu ! Et qui se trouve bien «ailleurs» par rapport à ses parents : il y a eu dissémination ! Ok, ok, dans ce cas là, on peut dire dissémination  ! Mais précisez bien que cette dissémination est due aux effets conjugués, à l’action conjointe du déplacement des spermatozoïdes et de la dérive de l’ovule.

Le développement

DéveloppementQuelques réflexions après discussions ce matin autour de l’idée réjouissante d’un sujet tournant autour du développement.

L’une de nos difficultés est de mixer harmonieusement des concepts liés au développement animal et d’autres liés aux plantes. Comme dans de nombreux sujets de ce type, on essaiera de ne pas construire un plan trop dépendant de cette dichotomie animal/végétal, mais bien au contraire de faire un plan résolument « par concept biologique » pour y caser autant que faire se peut des exemples animaux comme végétaux.

Alors, quels concepts ?

Ben, vite fait, j’en vois trois, du genre très évident : auxèse, mérèse et différenciation. Ce sont des termes de vocabulaire empruntés à la botanique, mais ils sont tout à fait transposables aux animaux.

En effet, pour faire un organisme pluricellulaire :

1. On multiplie le nombre de cellule.

2. On augmente de taille

3. On différencie des cellules.

Ces trois idées peuvent se décliner tant chez le Xénope que chez un Angiospermes, mais avec des relations différentes.

 CHEZ LE XÉNOPE :

1. La segmentation permet d’augmenter rapidement le nombre de cellules, sans augmentation notable du volume.

2. A partir du stade bourgeon caudal, on observe en parallèle une augmentation de taille et une différenciation des cellules. L’augmentation de taille est assurée en partie par une augmentation de taille cellulaire, mais surtout par une poursuite des mitoses et une importante prolifération. L’organisme adulte compte plusieurs centaines de milliards de cellules.

3. La différenciation, le contrôle de la différenciation résulte de contrôles génétiques et d’interactions entre cellules (inductions).

CHEZ UNE ANGIOSPERME : 

1. La mérèse dans un embryon, comme dans un point végétatif caulinaire, permet d’augmenter fortement le nombre de cellules, sans augmentation notable de volume : c’est, sur ce point, très semblable à un Xénope !

2. L’auxèse qui y fait suite permet à la fois l’augmentation de taille et la différenciation des cellules. La différenciation aboutit, à l’arrivée, à un blocage de l’auxèse. Ici, l’essentiel de la croissance (en longueur) est assurée par l’élongation des cellules et plus guère par mitoses.

3. La croissance en épaisseur fait intervenir dédifférenciation et formation d’un cambium, puis à nouveau mérèse puis auxèse.

4. Différenciation et contrôle se font par des contrôles génétiques et des interactions entre cellules (voir le fonctionnement du M.A.C.)

A partir de tout ça, il faudrait bâtir un plan…

J’en vois plein… des plans.

Au hasard (!) : le plan qui sauve :

 I. (ça marche…) Croissance et développement : des phénomènes cellulaires.

croissance définie / croissance indéfinie

cellules différenciées / indifférenciées

méristèmes, cellules interstitielles…

II. (comment ça marche…) Modalités des mitoses et de la différenciation.

modalités de la mérèse : animal vs végétal

mise en évidence du phénomène de détermination

exemples de différenciation (cellule musculaire, cellule conductrice…)

III. (pourquoi ça marche si bien… ) Contrôles et interactions entre cellules

le phénomène d’induction et son fonctionnement

l’origine du centre de Nieuwkoop

les interactions entre territoires dans le méristème caulinaire

Mais il y a certainement d’autres approches… et puis il peut y avoir des tas de sujets différents. Embryonnaire ou post-embryonnaire ou bien général. Au niveau cellulaire ou non ; avec les contrôles ou non ; etc… etc…

Dans tous les cas, 2 incontournables pour le développement. Bien (très bien) connaître ses dessins de D.E. du Xénope. Bien connaître le fonctionnement du méristème apical caulinaire.

Quelques exposés de complément

J’ai mis sur la page « Compléments » quelques fichiers que vous m’avez demandés :

Présentation et poly sur les fonctions des ADN polymérases

Présentation et poly sur les virus

Présentation sur les matrices extracellulaires

Profitez-en bien et bon courage à tous

 

Le rapport du concours commun est paru

Tout est dans le titre !

Vous DEVEZ lire le rapport du concours, tous les jours, tous les soirs, tous les matins. En maths, en bio, en physique, en chimie… C’est vraiment LE moyen de savoir ce que le jury a dans la tête. Le moyen d’être le plus adapté à ce qu’il attend.

Le rapport, c’est la bible !

 

Entrainement à la coupe géologique

Vous trouverez, en suivant ce lien, ou bien en allant chercher dans « Travaux Pratiques » > « TP de Géologie », un fichier pdf sur la technique de coupe en cartographie. Ce sont de petits exemples assez formateurs, avec quelques exercices corrigés. C’est très simple et très formateur.

J’ai réalisé ce document en utilisant les illustrations (que j’ai ensuite colorisées) de l’ouvrage « Coupes et cartes géologiques » de A. Foucault et J.-F. Raoult, aux éditions Doin.